Clara Farah, danseuse orientale passionnée et enseignante expérimentée, nous offre dans cette interview exclusive un voyage au cœur de son parcours artistique. Depuis ses premiers pas inspirés par les clips télévisés jusqu’à la création de spectacles marquants, elle partage avec nous son amour pour la danse orientale, ses sources d’inspiration et sa pédagogie unique. Vous découvrirez comment cette discipline est devenue pour elle une véritable thérapie, l’aidant à se réconcilier avec son corps et à révéler toute la puissance du féminin. Cette page est l’occasion d’en apprendre davantage sur ses méthodes d’enseignement, la manière dont elle motive ses élèves, mais aussi sa vision de l’avenir de la danse orientale en France. Si vous êtes danseuse, passionné(e) de culture orientale ou simple curieux, laissez-vous inspirer par ce témoignage sincère et vibrant qui montre à quel point la danse peut transformer une vie.
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Je ne me souviens plus exactement. J’étais ado et le raï et les tubes orientaux étaient très en vogue. A la TV dans les émissions de variétés, les clips, il y avait régulièrement des danseuses. Certains reportages également montraient des femmes avec une vie et un métier « normal » qui se transformaient en princesses avec de magnifiques costumes le soir pour performer. Leurs élégants mouvements de mains et leurs hypnotiques vibrations me fascinaient. C’était l’incarnation de LA FEMME.
Bon. Déjà je me cachais dans ma chambre ou j’attendais qu’il n’y ait personne pour mettre la musique ou le casque et danser. En fait j’avais un tel frein et je n’osais tellement pas exprimer ce que j’aurais aimé que je pense que je n’ai mesuré qu’une fois que j’ai pu commencé à prendre des cours à quel point cela était important pour moi. Avant je ne m’autorisais même pas à y penser en fait.
Forcément les premiers professeurs qu’on rencontre gardent toujours une place importante. J’ai commencé avec Léa, parisienne qui faisait la folie de se perdre jusque dans ma Picardie natale. L’heure de la découverte et du début de l’addiction avait sonné. Ensuite j’ai longtemps suivi les cours de Fatima Chekkor qui m’ont donné des bases et une rigueur technique à toute épreuve. J’en sortais épuisée. A partir de là, à l’aise avec mon schéma corporel j’ai commencé à faire des stages réguliers avec d’autres professeurs pour affiner certains styles et diversifier les influences. Quelques personnes dont l’enseignement m’a profondément marqué (liste loin d’être exhaustive) : Taly pour sa finesse, son originalité et sa sensibilité, Yaël Zarca incontournable pour sa rigueur sur les rythmes, les danseurs slaves pour leurs chorégraphies pop love (Darya, Anna Chepets…), les égyptiens plutôt pour les folklores et les classiques Kareem Gad, Mohamed Shahin…), les américains pour leur accessibilité (Amar Gamal, Sadie…). J’ai retiré de ces rencontres une grande rigueur technique associée à la recherche de la sensibilité dans mes interprétations.
Effectivement j’utilise la musique pour trouver de nouvelles idées en utilisant son énergie ce qui me permets de faire évoluer certains mouvements traditionnels en fonction de ce que le son dégage. J’utilise pour cela tous styles musicaux. Parfois une jolie compo visuelle (art floral, photographie…) peut aussi m’inspirer un tableau chorégraphique, des placement, des couleurs…
Et bien je pense que vous avez tout dit, cela tient dans ces 3 mots. C’est ma représentation du féminin.
Tous ces points sont difficiles… A des degrés différents selon chaque élève. Ce qui pose problème à l’une (je parle au féminin car globalement j’ai rarement des garçons dans les cours) sera évident pour l’autre, et inversement. On oublie aussi souvent une donnée essentielle : c’est un vrai sport ! Même si la danseuse donne l’impression que tout et simple.
N’ayant pas eu la chance de pouvoir voyager au Brésil je ne suis pas forcément la mieux placée pour répondre. Simplement une chose est sûre, la samba est partout, tout le monde la danse, peu importe l’âge et l’endroit. Le carnaval de Rio est célèbre dans le monde entier, c’est une institution. Les brésiliens s’y préparent toute l’année.
Je travaille principalement en alternant 2 axes : le cours purement technique pendant lequel on décompose chaque mouvement, on le répète puis on le combine à d’autres pour créer une séquence qu’on travaille et qui oblige à réfléchir un peu de façon à gagner en aisance, amplitude et endurance. Ou le cours chorégraphique dans lequel j’explique le mouvement mais je m’attarde davantage sur la musicalité, l’expression… Chaque fois que cela est pertinent des points théoriques sont intégrés.
En valorisant les victoires et réussites des élèves, en leur montrant bien leur progression et à quel point elles sont jolies lors des spectacles de fin d’année avec leurs beaux costumes dans cette danse qui les rend belles. Je fais également en sorte de créer petit à petit une ambiance bienveillante entre les élèves, et au final elles s’encouragent aussi mutuellement.
Pour le moment mes créneaux me forcent effectivement à proposer des modules tous niveaux. (Cela évoluera aux prochaines rentrées). En fait il suffit de partir d’un mouvement de base sur lequel on ajoute des « options ». C’est-à-dire des bras, des combinaisons, un déplacement, une interprétation… Ou tout ça en même temps sur un comptage bien précis (étude de la musicalité). Cette situation présente finalement des avantages. Les débutantes progressent plus vite car elles sont entraînées par les autres et les confirmées gagnent en autonomie, voire aident à présenter les différentes options aux autres.
Les deux spectacles que j’avais pu réaliser au théâtre ont été très importants pour moi. Il s’agit de réalisations que j’ai menées à bien de la conception à la réalisation dans des conditions scéniques de choix. Sur le second nous avions également collaboré avec des musiciens et une conteuse ce qui ajoute une dimension exceptionnelle pour une danseuse. Rien à voir avec une bande son. La collaboration avec ces artistes m’a marquée à vie. A ce jour j’ai toujours en tête le violon et les mot du regretté Nasro… C’est gravé. J’ai aussi eu la chance d’avoir des danseuses exceptionnelles qui se sont totalement investies à mes côtés, je n’oublierai jamais tout ça. Ce fut une merveilleuse expérience humaine.
Construire un spectacle n’est pas simple. J’ai plusieurs approches possibles : partir d’une musique qui m’obsède et bâtir un thème autour. Cela fonctionne aussi avec une image. Ou bien réfléchir d’abord à un thème, une histoire et l’illustrer. Pour moi les costumes viennent dans un second temps, ils s’adaptent. Quand à intéragir avec le public, on peut « prévoir » de les mettre à contribution sur certains tableaux, mais je suis persuadée qu’il faut aussi se laisser guider par le feeling et aller les chercher si on le sent. C’est plus spontané.
Effectivement lors de mes créations de spectacle j’étais en collaboration avec un conservatoire et les municipalités ce qui permettait d’apporter la danse orientale à un public qui n’aurait pas forcément fait la démarche de venir sinon. A mon sens la danse orientale souffre encore trop de clichés et reste plutôt considérée comme une sous catégorie. Il est grand temps de lui rendre justice qu’elle reçoive enfin la noblesse qu’elle mérite.
D’une part j’ai eu quelques épreuves personnelles qui m’ont beaucoup affectée. D’autre part, sans vouloir faire ma râleuse aigrie (j’avais aussi de merveilleuses élèves et client, mais trop peu), porter la culture en Picardie est loin d’être simple. Je l’ai fait de nombreuses années. Tout mis bout à bout j’étais épuisée et j’avais besoin de mouvement, de renouveau. Quitte à tout planter, autant choisir un endroit dynamique et que personnellement je trouve magnifique. Ca m’a permis d’avoir accès à une nouvelle énergie que j’adore ! Aix en Provence et Marseille sont des villes très différentes et y donner des cours de danse est un régal.
Je prends les choses comme elles viennent, en réalité tout dépend de la demande des clients ! Impossible d’avoir un plan déterminé à l’avance.
Cela reste populaire, les gens sont toujours hyper réceptifs dès qu’une danseuse vient animer la soirée. Ce ne sont pas forcément les disciplines les plus à la mode actuellement, et pourtant l’effet est tours waouuu !
J’espère que nous obtiendrons la même considération que d’autres styles de danse et donc être davantage présent sur scène dans les théâtres. Ce serait une belle évolution. En attendant les défilés et carnavals n’ont pas fini de faire de nous les stars d’un jour ! Actuellement je cherche vraiment à développer mes cours afin comme je l’ai évoqué de pouvoir proposer différents niveaux et donc recréer des spectacles avec et pour mes élèves. Proposer des sessions cours avec des musiciens est en réflexion.
Il y en a quelques unes qui me viennent. Encore une fois la liste ne sera pas exhaustive. Désolée, je ne vais pas être originale, j’ai un gros penchant pour les classiques type Alf Leyla w Leyla par exemple. J’aime assez les versions de certains orchestres type National Arab Orchestra. J’aime beaucoup la chanson Al Gani Baad Yomen de Samira Said, ou encore des shaabi electro type Oka wi Ortega.
Pour n’avoir aucun regret, travaille, fais de ton mieux, peu importe le résultat, amuse toi.
Mon parcours artistique a été pour moi une vraie thérapie. La danse m’a permis de me réconcilier avec moi (le fait d’être une femme), avec mon corps. Sans rentrer dans les détails cela m’a juste sauvé la vie. Je suis très reconnaissante de ce que cela m’a apporté. J’estime avoir énormément de chance.

Basée à Marseille et Aix-en-Provence, Clara Farah ne se contente pas d’enseigner la danse orientale : elle propose également des prestations scéniques et des animations pour vos événements privés ou professionnels. Que vous souhaitiez suivre ses cours collectifs, organiser un atelier ou offrir un spectacle de danse envoûtant à vos invités, Clara vous accompagne avec passion.
Découvrir les cours et prestations de Clara FarahClara Farah incarne à merveille l’élégance et la passion de la danse orientale. Son parcours, son exigence technique et sa sensibilité artistique font d’elle bien plus qu’une professeure : une véritable ambassadrice de cet art en France. Sa capacité à transmettre l’émotion, à inspirer ses élèves et à sublimer chaque scène où elle se produit force l’admiration. Cette interview reflète l’engagement d’une femme qui fait rayonner la danse et redonne confiance à celles et ceux qui la pratiquent. Merci à Clara pour ce partage sincère, généreux et inspirant, qui donne envie de se lever et de danser.
Vous avez aimé découvrir le parcours de Clara Farah ? Ne manquez pas les autres portraits inspirants de danseuses et explorez notre annuaire national de cours de danse orientale pour trouver un cours près de chez vous.
Découvrir les autres interviews Trouver un cours près de chez moiArticle rédigé par Christelle, gérante du site OrientalDiscount.net et passionnée de danse orientale. À travers ce blog, je partage mon amour pour les arts et traditions orientales et mets en lumière les danseuses qui font vivre cette culture. Mon objectif : inspirer, informer et aider chaque lectrice à découvrir de nouveaux horizons artistiques.